La tokenisation présente un faible risque pour la finance mondiale en raison de son adoption lente selon le FSB

Le Conseil de Stabilité Financière (CSF) a publié mercredi un rapport indiquant que les risques posés au système financier mondial par l'exploration de la tokenisation par la finance institutionnelle sont minimes, principalement en raison de l'adoption limitée de la technologie jusqu'à présent.

Dans son rapport, le CSF, créé en 2009 par le G20 à la suite de la crise financière mondiale, a noté que des initiatives comme le fonds BUIDL de BlackRock en sont encore à leurs débuts, ce qui contribue à atténuer les menaces potentielles pour le système financier pour le moment. 

"Les données publiques limitées disponibles sur la tokenisation suggèrent que son adoption est très faible mais semble croître, et l'utilisation de la tokenisation dans le secteur financier ne pose actuellement pas de risque matériel pour la stabilité financière, principalement en raison de sa petite échelle", a déclaré le rapport du CSF.

Bien que suggérant que la technologie présente actuellement un faible risque en raison de son incapacité à se développer, le rapport a identifié plusieurs vulnérabilités de stabilité financière associées à la tokenisation basée sur la DLT.

Les principales préoccupations incluent les inadéquations de liquidité, les problèmes de levier, la qualité des actifs, l'interconnexion et la fragilité opérationnelle. Le rapport avertit que ces risques pourraient s'intensifier si la tokenisation des actifs se développe de manière significative, en particulier si l'industrie parvient à résoudre les problèmes d'interopérabilité et à recevoir des orientations réglementaires plus claires.

L'un des principaux défis soulignés est le potentiel de décalages de liquidité et de maturité, où les délais de conversion des actifs tokenisés en liquidités peuvent différer des actifs eux-mêmes. Cela pourrait entraîner des risques de ruée sur les rachats, ce qui constitue une menace pour la stabilité financière. De plus, le rapport a noté que, à mesure que les projets de tokenisation deviennent plus complexes et opaques, les risques associés peuvent augmenter, surtout en période de stress sur les marchés.

"La tokenisation pourrait avoir des implications pour la stabilité financière si l'augmentation de la complexité et de l'opacité des projets de tokenisation conduit à des résultats imprévisibles en période de stress, et si certaines vulnérabilités ne sont pas adéquatement traitées par la surveillance, la réglementation, la supervision et l'application", a déclaré le rapport. 

L'utilisation du levier identifiée comme risque potentiel

Le levier a également été noté comme un risque significatif, en particulier en raison de la nature composable des contrats intelligents. Cela permet aux utilisateurs d'emprunter des tokens à partir de protocoles de prêt et d'utiliser ensuite ces tokens empruntés comme garantie pour des prêts supplémentaires—une pratique actuellement plus courante dans la finance décentralisée (DeFi).

Le CSF a également exprimé son scepticisme quant aux avantages de la tokenisation, arguant que les technologies existantes peuvent souvent atteindre des résultats similaires sans les risques associés. Le rapport a décrit divers obstacles entravant une adoption généralisée, notamment une demande d'investisseurs peu claire, un manque d'interopérabilité entre les plateformes DLT et des cadres juridiques et réglementaires différents selon les juridictions.

En outre, le rapport a souligné l'importance de mesures de surveillance et de réglementation efficaces. Il a déclaré que si ces vulnérabilités ne sont pas adéquatement traitées, elles pourraient créer des risques pour la stabilité financière si l'adoption de la tokenisation augmente.